Bon alors là, je vous avertis d’avance, vous allez peut-être rire un tantinet. Rire de la situation oui, mais probablement de moi aussi. Voici donc l’histoire d’Éric qui se fait attaquer, poursuivre et déjouer par un coq.
Il y a 2 jours, je voulais aller faire un peu de prospection pour les orignaux et les ours dans un secteur qui était à 7km de ma voiture. Le vélo était la meilleure option, donc je débarque mon vélo du rack et je décolle. Dans mon sac à dos, j’ai mon D500 couplé à ma 300mm f2.8, mon teleconverter 1.4x, de l’eau et une doudoune de plus pour le retour de nuit. Je pédale à un bon rythme en direction est en visualisant un peu ce qui pourrait m’attendre. Ça fait 3km que je fais et il y a une bonne côte qui descend (enfin). Je me laisse aller et je prends de la vitesse. En bas de la côte, il y a un genre de virage assez serré. Je prends le virage tel un « wanna be » coureur du Tour de France et j’arrive quasiment face à face avec 2 Gélinottes huppées en train de s’accoupler ! J’ai vraiment passé à une Gélinotte près de me « péter la gueule ». Je m’arrête à environ 10 mètres d’eux et sors ma caméra.
Bien évidemment, le mâle et la femelle ont eu aussi peur que moi, donc Monsieur est descendu de Madame et Madame s’est envolée pour venir atterrir à environ 15 mètres derrière moi. À ce moment, j’ai donc le mâle à 10 mètres en face de moi et la femelle à 15 mètres en arrière de moi. Un peu comme un enfant qui dérange maman et papa en train de faire l’amour en ouvrant leur porte et en allant me coucher entre les deux. Je ne suis vraiment pas à l’aise d’être là et surtout de les avoir dérangés pendant leur accouplement. Je me couche par terre pour prendre en photo le mâle qui est devant moi vite vite et je repars après. Je mets mon oeil à travers mon objectif et je vois sa queue se brandir en l’air tel un éventail japonais format jumbo. Il brandit ensuite ses ailes le long de son corps et penche la tête juste un peu. C’est à ce moment que j’ai pris cette photo.
C’est exactement à ce moment-là que ça dégénère. Il se met à sprinter vers moi tel Usain Bolt au 100m. Je n’en revenais pas de la vitesse à laquelle il courrait vers moi. Je me relève un peu en panique et en me relevant, les griffes de ses pattes viennent enlever la tuque que j’avais sur la tête. Là je capote et c’est vrai. Le coq atterrit non loin de sa femelle. Il me regarde 1 seconde et se remet en monde Usain Bolt à courir en ma direction ! Je sprinte à mon tour en direction opposée. Je tiens ma caméra de ma main droite et j’utilise ma main gauche pour faire des gestes de gauche à droite pour me protéger tout en continuant de courir le plus vite que je peux. Dans ce moment qui a duré 10 minutes, mais 20 secondes en réalité, le coq en beau fusil volait toujours en direction de ma tête, mais j’arrivais à le tasser avec ma main. Je capote, mais capote de peur je dirais. Mais j’ai même pas le temps de penser à ma peur, je pense seulement à protéger ma tête qui se fait charger par ce mâle.
J’ai couru jusqu’à remonter un peu la côte et en regardant du coin de l’oeil, je ne vois plus Usain Bolt. Je me mets à genoux, complètement exténué de cette drôle de minute. En reprenant mon souffle, je pense à mon plan de match parce que mon vélo est toujours prisonnier des Gélinottes huppées. Je regarde toujours en bas de la côte pour m’assurer que Monsieur ne revienne pas à la charge. Je me dis « Je vais attendre un bon 20 minutes et après j’irai chercher mon vélo et sacrer mon camp OPC ».
Puis, j’entends craquer dans le bois. Sachant très bien que je suis dans un secteur à ours, je me dis « Ah non pas un ours en plus ! ». Je regarde attentivement dans le bois et OH MY GOD ! ENCORE PIRE ! C’EST MONSIEUR LA GÉLINOTTE QUI REVIENT ! Tel un espion russe du KGB, il a emprunté un chemin différent pour venir me pincer. Je n’en croyais tout simplement pas mes yeux. J’ai tout de suite saisi ma chance et je suis parti à courir le plus vite que je pouvais vers mon vélo. Je suis convaincu que j’aurais pu battre mon score au 100m de mes épreuves d’athlétisme de secondaire 5.
Je suis quasiment rendu à mon vélo que je vois Madame qui picosse juste à côté de mon vélo. Désolé Madame la gélinotte, mais là c’est une urgence. Elle se tasse un brin à droite et je saisi mon vélo de ma main gauche. Je me donne un élan à la course et je sens le mâle qui vient frapper dans mon dos. J’embarque sur mon vélo et je pédale comme jamais ! C’était une belle ligne droite qui descendait un peu donc c’était parfait. Je me vire la tête un peu plus loin et je vois le mâle qui s’est rapproché de sa femelle.
Oufff que là je réalise la peur que j’ai eu après coup. Je me dis « J’en reviens pas que je puisse être à 2m d’un orignal de 1000lbs en plein temps des amours et que c’est une Gélinotte huppée de 2lbs qui m’a donné la frousse comme jamais ».
Au final, à ne pas refaire et ne jamais sous-estimer le pouvoir des poules. Les intelligences non plus ne sont pas à sous-estimer (#techniqueespionKGB). J'aurai beaucoup appris.
Éric D
Tu es comique et un très bon raconteur. 💜
Oh lala! Merci Éric! Comme ça fait du bien de commencer la journée en riant comme ça !! C’est un art de faire rire ainsi par l’écrit!
Je viens tout juste de lire ce récit via ton magazine!!!!! Tellement drôle!! 🤣🤣
Bonjour Éric. Je n'avais pas vu ce récit. Oui oui, j'ai souri! Merci du partage, toujours intéressant de te lire. Bon été! 😉
J'ai bien rigolé de ton combat de coqs! Je fais de la plongée, il y quelques années, pendant une plongée dans le coin de Ste-Thérèse de Gaspé, en contemplant un nudibranche rouge ou saumon, ça c'est pas clair la couleur...je reçois un choc sur le côté droit de mon masque, paf! Je me retourne, il y un chaboisseau à épine courte qui fait un U-turn pour s'éloigner de moi...Je jette un oeil à mon copain de plongée, un moniteur fédéré (tsé ceux qui forment les moniteurs qui forment les plongeurs!) mais il n'a rien vu) Lui aussi cherche quelque chose...Paf! C'est mon poisson qui s'est pris de l'air pour me charger une 2e fois. J'attire l'attention de mon copain, en…